Virtuelle intimité.

Notre petit rituel vespéral (me lire une fiche Wikipédia tandis que je me tape la vaisselle) la conduit à la rubrique « vie privée » de la personnalité à laquelle elle a choisi de s’intéresser ce soir :

Mouarf ! Mais Frérot, si tu l’écris sur Internet, c’est plus une vie privée !

Un peu de bon sens vaut mieux qu’un Règlement Général sur la Protection des Données ?

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Bloquer « OnlyFans » d’urgence.

Je dois avouer que ça m’agace toujours de la voir prélever des fringues sur le tancarville…

Tu vas me dire que t’as déjà plus de culottes, là-haut ?

Bah ouais.

C’est pas possible, t’en as laissées chez ta mère…

Nan, je les vends !

Imaginant une seconde qu’il pourrait s’agir d’une confession, j’hésite entre la féliciter pour son esprit d’entreprise, ou m’effondrer face à sa dépravation.

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Fatale flatulence.

L’exercice intrusion/attentat du jour ne s’est pas passé comme prévu :

J’étais caché sous la bibliothèque, mais là, j’ai pas pu me retenir de péter ! Et toute la classe a éclaté de rire juste quand la directrice passait ; du coup on s’est fait engueuler parce que normalement on doit garder le silence…

Je ne sais pas s’il mesure, en cas d’attaque réelle, le Darwin Award que ça lui vaudrait.

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Souverain en mon royaume.

Absorbée par sa fiche Wikipédia, elle s’étonne d’apprendre que Poutine se maintient depuis plus de vingt ans au pouvoir, en étant systématiquement élu dès le premier tour avec des scores de dictateurs africains :

Nan mais, y a triche, c’est obligé !

Ce à quoi je ne peux m’empêcher de lui faire remarquer qu’ici, étant le seul en âge de voter, j’ai été nommé d’emblée chef de la maison avec cent pour cent des suffrages.
En matière de tyrannie, mon foyer est pire que la Russie.

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Pauvre pécheresse.

Le temps de la digestion, la messe du jeudi midi tient lieu de divertissement.
Elle n’hésite pas à y entraîner une poignée de ses camarades, pas toutes baptisées non plus.

Et la prochaine étape, c’est quoi ? Tu comptes te confesser ?

Qu’est-ce que c’est que ça, encore !?

Bah, toi et le cureton vous vous enfermez chacun dans un placard voisin, pis là via une ‘tite trappe tu lui avoues toutes tes bêtises.

C’est mort ! Déjà y en a trop ; comment veux-tu que je m’en souvienne ?

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La teigne.

J’apprends que son « cru-crush » appartient au niveau supérieur :

Alix, c’est le seul des cinquièmes que je respecte.

Mais les autres classes ne semblent pas l’impressionner tellement plus :

Y a un troisième qu’est venu me demander : c’est vrai que t’es une 2010 ? Je lui ai répondu : et toi, c’est vrai que t’es un connard ?

Depuis l’intervention sur le harcèlement scolaire, ses camarades sont prévenus ; celui qu’elle chope en train d’en asticoter un plus faible, elle le tape :

Je me ferai peut-être engueuler par ma mère, mais mon père va m’applaudir.

A ce stade, je m’étonne de n’avoir pas encore été convoqué.

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