Dans la bagnole, à propos de je ne sais quelle bêtise passée ou à venir :
Oh, tu sais, moi j’ai vendu mon âme au diable…
Ton « amodiable » !?
Apprenti zythologue.
P’pa, tu sais c’est laquelle ma bière préférée ?
De quoi !?
C’est celle avec le p’tit naim, là…
La Chouffe ?
Ouais, c’est ça.
Mais…
Je comprends qu’on profite du réveillon pour se détendre, que l’attention puisse se relâcher ; mais va quand même falloir que je demande à sa mère de surveiller à l’avenir les verres de ses invités.
Chacun ses hantises.
Et tu te pointes pas dans mon lit, hein ?
Mais si je fais encore un cauchemar ?
Moi aussi je fais des cauchemars ; est-ce que je viens te réveiller pour autant ?
Qu’est-ce que tu fais, comme cauchemar ?
Je rêve que tu débarques en pleine nuit.
L’irrévérence pour discipline.
Tu sais que Macron a attrapé le Covid ?
Cheh !
La génuflexion n’est décidément pas leur sport favori.
Tentative maladroite d’émancipation.
Elles ont de la chance Valentine & Lucie, de pouvoir rentrer seules du centre…
Et toi t’as pas du bol, d’avoir un papa aimant qui vient te chercher tous les soirs, et veille sur toi sur le chemin du retour ?
Mais elles leur père peut pas venir les récupérer, il est mort !
Et donc, c’est ces filles qui ont perdu leur père dont tu me dis qu’elles ont de la veine ?
Ben-que-ben-que…
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Le complotisme est un complot.
Ces pastilles cuivrées qui jonchent les trottoirs de tout le quartier ont fini par l’intriguer.
C’est quoi ces confettis dorés ? Y en avait déjà près de l’école…
C’est des vaccins contre la 5G qu’ils nous balancent depuis des avions, on appelle ça des chemtrails, c’est la dernière étape avant le déploiement des antennes qui vont permettre à Bill Gates de nous téléguider comme des petites voitures, pour nous obliger à voter Macron jusqu’en deux mille quarante douze.
Encore une connerie que t’as lue sur Internet ?
Bon, développer un esprit critique, c’est fait.
Cela dit avant de lui filer un téléphone, j’aimerais quand même qu’elle soit immunisée contre le risque d’addiction aux réseaux.
Existence édénique, ou post-mortem.
Allez, pour finir, une forme négative avec jamais…
Je n’ai jamais vécu au paradis ?
J’aimerais tellement qu’il l’ait fait exprès, qu’il ait conscience du double voir du triple sens de cette phrase qu’il vient de formuler.
Enfin, à son âge, ça sera déjà bien s’il ramasse une bonne note à son éval’.
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Linbagau.
Sympa son dernier p’tit mot :
Cher Papa, je t’aime, et je suis désolé pour ton deau.
Touchant ; cela appelle une réponse :
Fils, je n’ai presque plus mal, et je suis désolé pour ton orthographe.
La courtoisie, toujours.
P’pa, tu pourras laisser ton mot de passe à côté de ton ordinateur, pour que je puisse l’utiliser quand vous dormez le matin ?
Fils, tu vois le doigt entre l’index et l’annulaire… ?
Exigence paternelle.
Tout fier de son dernier dessin :
Regarde, P’pa, j’ai fait une basket…
Pas mal, Fils ; mais à ton âge en Chine les mômes en fabriquent cinq paires par heure.
Va falloir qu’il mette la barre plus haut, s’il veut se la péter avec moi.